Paris Cappadoce sponsorisé par le garage Pierre.
2éme partie: L'histoire d'une traversé de la Turquie et d'un long chemin de retour.


La suite de nos aventure à bord de notre fidèle amie.

TR
Mardi 30 septembre 2003 Soir: Douane Turque

Douane turque ! En 3 étapes : 1, 2 et 3. Nous on fait 3, 2 et 1 et on nous revoie tout au début pour repasser les étapes dans l’ordre. Ils nous donnent un triptyque, un papier qui indique que nous sommes entrés sur le territoire turc en voiture ainsi que les caractéristiques du véhicule. On devra quitter le pays dans le même véhicule sinon on devra payer une forte amende.

Et voilà, la Turquie ! Le pays le plus à l’est de notre périple !

On s’arrête à Edirne, première ville importante à l’ouest de la Turquie. Thé et hamburger.

Puis on fonce vers Istanbul et comme il se doit, on se plante. On prend la route au lieu de l’autoroute car le code de couleur est inversé par rapport à la France : bleu = route et vert = autoroute.

On est arrêtés par les flics pour phares jaunes. Normal, c’est Rémy qui conduit ! Le flic ne parle pas un mot d’Anglais et veut nous extorquer 32M (millions de livres turques soit environ 20€). On est un peu énervé car le flic a de gros $ dans les yeux et ne cherche manifestement qu’à se remplir les poches à nos frais. On refuse de payer la somme et on tente de négocier. Mais le flic menace de nous prendre nos permis de conduire. Il sort ses propres (si on peut dire que de l’argent de flic turc est propre…) billets pour nous montrer la somme qu’on doit lui donner ! On essaie de faire ceux qui ne comprennent pas mais le type n’a pas l’air pressé. Finalement, on lâche les 30M de mauvaise grâce. Curieusement le flic nous rend 10M ! Peut être que notre petit numéro de pauvres étudiants fauchés qui ne comprennent rien n’est pas si mauvais après tout ! !

Péage ! Puis on s’arrête au bord de la route pour changer de conducteur et Guillaume fume sa clope.

Warning ! Une fourgonnette de flics armés de fusils nous rendent une petite visite. Sans problème. On commence à avoir l’habitude !

On sort de l’autoroute, et pour changer, on se paume. 1h00 du mat. In hôtel hell again ! On se refait arrêter (3ème fois de la soirée…) par des flics qui s’emmerdent. Pas de problème, ils étaient juste intrigués par notre beauté azurée ! Ils n’en voient pas tous les jours des comme ça ! ;-)

On va à la réception d’un 4 étoiles ultra classe et design. Le gars est serviable et essaie d’appeler un cheap hôtel pour nous, mais ça ne répond pas. Ils nous indiquent un quartier d’Istanbul où il y a des hôtels : Aksaray. On y va.

Une fois à Aksaray, on sillonne le quartier et on fait 3 hôtels et on en trouve un à 30M, qu’on négocie à 25 ! Chambre avec salle de bain, télé, confortable et tout !


La mosqué Bleu

Mercredi 1er Octobre 2003 Istanbul

Istanbul c’est génial ! 2 voitures sur 3 sont des taxis (jaunes à la new yorkaise) et c’est un joyeux bordel, ça klaxonne dans tous les sens. La veille on a laissé la voiture dans un parking surveillé pas très cher. On adopte les coutumes locales et on prend le taxi pour se rendre à Ste Sophie. 15M l’entrée par personne, pas de réduction étudiant, les chacals ! Nos amis du pays du soleil levant sont bien sûr au rendez-vous armés de flash. On essaie d’en immortaliser un ou deux en train de prendre une photo tout en faisant la grimace mais ce n’est pas facile.

Plein de petits chats partout dans les rues. Musée de la mosquée : photos des fresques, vegetables weapons, l’heure est à l’envers… bof bof le musée. Nous sentons l'attrape touriste, d’autant que d’immenses échafaudages gâchent l’intérieur de la basilimosquée. Des travaux de restaurations sont en cours, visiblement financés par le tourisme. Ste Sophie est une ancienne basilique transformée en mosquée. Deux tremblements de terre ont cassé la coupole. Maintenant des renforts hideux en brique rose jurent avec le style ancien de l’édifice. Ste Sophie est un musée depuis 1934, mesure prise par le président de l’époque pour lancer le tourisme en Turquie. Ça a marché !

Ensuite on se balade, on passe devant un resto turc avec une affiche du guide du routard. On y rentre et on fait un bon déjeuner pas cher.


La mosqué Bleu

Nous souhaitons visiter la mosquée bleue, mais c’est l’heure de la prière. Nous rencontrons un vendeur de vestes en cuir qui nous parle de la ville et qui nous emmène à l’entrée de la mosquée bleue après une visite à son atelier. Une fois dans la mosquée, nous n’oublions pas d’enlever nos chaussures. La mosquée bleue se voulait plus grande que Asya Sophia. Nous flânons dans les différents bazars de la ville. Nous goûtons au fantastique café turc nonchalamment installés sur un petit tabouret sur le trottoir, saisissant l’atmosphère pleine de vie et de mystère stanbouloise.

Les bazars, joyeux bordels permettant de tout trouver, même ce dont on n’a pas besoin !
Quartier de Taksim, un des quartiers à la mode d’Istanbul avec ses boîtes de nuits, bars et restaurants. Nous rencontrons trois filles dont deux ont étudié en France et aux USA. Elles ne croyaient pas qu’on était français, elles étaient stupéfaites que des Français parlent aussi bien Anglais…

Nous cherchons un taksi (orthographe turque !) pour rentrer à l’otel (idem !). Nous les étudions pour en trouver qui soit bien typique, sympathique, et personnalisé. Et nous ne sommes pas déçus du retour à l’hôtel : le taksi que nous choisissons est équipé d’un faux volant BMW, de jantes en alu, et …. De poignées en plastique comme celles des bus parisiens pour s’accrocher.

Apparemment la Turquie vient de gagner un match de foot, et ça se voit : c’est la liesse dans la rue tout le monde agite des drapeaux turcs. Le retour est rapide malgré un accident léger de la part de notre chauffeur, distrait par la contagieuse agitation ambiante.

Au lit à 4:30 encore une fois…

Jeudi 2 Octobre Istanbul- Kirrikale
On émerge tardivement de notre douce torpeur. On vide la chambre, puis on laisse nos gros sacs à la réception et on va à pieds vers un quartier au bord de la mer qui nous a été recommandé par un taksi la veille. Là-bas, plein e poissons, fruits de mer etc. Comme toujours, on est abordé de toutes parts par des gens qui veulent nous faire manger chez eux. Sur le sol il y a des bassines en plastique dans lesquelles nagent des poissons. « Très frais, très frais ! » nous assurent les vendeurs. On entre dans un resto, on demande à voir la carte. Trop cher. Les poissons les moins chers sont à 5-6 millions. On s’en va, ou du moins on essaie car le mec ne veut pas nous lâcher ! Il nous propose une formule à 15 millions par personne mais c’est trop pour nos maigres bourses. Puis le mec abandonne et va essayer de convaincre un couple qui passe par là. On s’en va, mais un autre gars du resto nous court après. Il nous demande ce qu’on peut dépenser. 7 millions par personne. Il nous dit qu’à ce prix on peut avoir salade, poissons et café/thé. We are poor lonesome students, no money ! Ça marche et on rentre. Resto très sympa avec vue sur la mer et une dizaine de chatons tous plus mignons les uns que les autres qui réclament du poisson aux clients. Très bon repas, et pas d’arnaque sur le prix.
On commence à organiser notre retour, ou plutôt, on étudie les possibilités de retour par bateau Turquie-Grèce et Grèce-Italie ou Turquie-Italie, ainsi que d’autres combinaisons. On passe à une compagnie de ferries sur notre chemin où on nous indique une autre adresse ailleurs dans Istanbul. On passe au parking près de l’hôtel chercher la voiture. Surprise, didine est bloquée par plusieurs couches de voitures et on ne peut pas sortir. Les gardiens du parking nous arrangent ça.


Le pont sur le bosphore à Istanbul, reliant Europe et Asie

Sans avoir pu résoudre le problème du ferry nous reprenons l’autoroute direction Ankara. On essaie de nous arnaquer à la pompe à essence en nous servant quelques litres puis en remettant le compteur de la pompe à zéro et en recommençant à nous servir. La première partie de ce plein est alors négociable. On refuse de payer ce que le pompiste nous demande, quand le prix devient décent nous payons et nous partons rapidement avant que les cinq pompistes aux gros bras changent d’avis.
Arrivé à Kirrikale sur la route entre Ankara et la Capadoce. Un pompiste à qui on demande notre chemin détord pour nous l’aile arrière gauche qui touchait le pneu et engendrait des couinements. Il nous indique le chemin d'un otel et refuse le billet qu’on lui propose en remerciement. Nous repartons en suivant ses indications, mais on ne trouve rien. Je demande à 2 passants où est l’otel. L’un parle Anglais, l’autre pas du tout. Ce sont deux frères. Celui qui parle, serveur dans un resto, sent fortement le kébab. On lui passe un papier et un crayon pour qu’il nous écrive les instructions pour se rendre à l’otel. Ils sont sympa, le courant passe bien, on descend de la voiture pour discuter. On a de la vodka dans la voiture, on l’a achetée à la frontière turque. On leur propose de boire un coup avec nous, mais après qu’on ait trouvé l’otel. Ils montent donc avec nous. Didine semble apprécier nos invités car elle ne bronche pas. On suit les indications du gars : « go straight ahead…..turn to the left……go right… ». On s’enfonce dans la ville, on passe par des endroits bizarres non éclairés. Il nous avait dit que l’otel était à un kilomètre et ça fait bien dix minutes qu’on tourne dans ce bled. On remarque en outre qu’on est déjà passés par certains endroits ! Clairement, ils nous font tourner en rond ! De prudents, on devient méfiants. Nos Turcs discutent tranquillement en Turc à l’arrière, continuant à donner des instructions et profitant du voyage. Je regarde Guillaume et je vois qu’il est aussi inquiet que moi. Je demande où est l’otel, s’il est encore loin et il me répond un vieux baratin du genre « l’otel est très loin ! ! ». Mais le message est passé et il nous donne les bonnes instructions cette fois. En fait il était dans la rue principale, où on était déjà passés ! Mais on ne l’avait pas vu car l’enseigne était très en haute et écrite verticalement, et de surcroît, en turc !
On y va. A la réception il y a un type au blouson de cuir noir, au jean noir, aux cheveux noirs et avec un œil au beurre noir. Notre « ami » turc négocie pour nous, en prenant une suite à 50 millions qu’on a à 40 millions (25 € avec 1,6 million = 1 €). On monte, c’est au troisième étage. La suite est plutôt classe, ça va. Il y a quelques détails qui clochent pourtant : ici une paire de chaussures abandonnée, là une serviette mouillée, ici un chargeur de portable, là un sac planqué sous la table, … De toute évidence, la chambre est déjà occupée ! Je demande au gars pourquoi il y a tous ces trucs, il répond : « it’s for you, it’s for you ! ! ». C’est ça oui…
Le mec se fout de nous, ça sent l’arnaque à plein nez et on se demande dans quel merdier on est encore aller se fourrer. Soudain le corbeau (le réceptionniste) surgit hors de laaa nuit, et court vers l’aventure au gaaalop ! Heuu non. Plutôt il se ramène et se rend compte qu’on nous a casé dans une suite déjà occupée. Bravo Poirot ! Il nous file alors une autre suite au dernier étage, toujours sans télévision le mufle ! ! Il n’y a pas d’électricité dans les couloirs et les ascenseurs n’ont pas leur jus non plus. Il fait nuit noire dans les couloirs, mais le corbeau est notre guide alors on n’a pas trop peur. La suite est à peu près la même que celle du dessous. Mais ça fait un peu vide sans les affaires qui traînent. On remédie rapidement à la situation en y mettant les nôtres. Na !


Vendredi 03 Octobre 2003  La Cappadoce: Avanos, Ürgüp, Göreme

Il s’agit de décors naturels, dans lesquels l’homme a aménagé des cavernes et de somptueuses églises. Ainsi, les chrétiens ont pu se protéger des Romains puis des Arabes. Nous remplissons l’appareil photo et nos mémoires de cartes postales.

Aujourd’hui départ pour la Cappadoce. Avanos. Paysages fantastiques, on se croirait presque sur la planète Tatouine de Star Wars ! Nous arrivons sur le circuit du GDR, c’est pour nous à l’heure ou nous écrivons ces lignes le plus bel endroit de notre voyage, avec Prague mais dans un autre registre.

Nous nous engageons sur des pistes où la dyane se comporte à merveille. Forts de ce succès, nous menons la bête dans des pistes plus redoutables. Au troisième essai nous franchissons une marche de 25 cm de haut ! Au retour en marche arrière, faute d’avoir pris assez d’élan nous nous ensablons après avoir repassé la marche. Rien à faire. Nous creusons pour dégager les roues, mais rien n’y fait, la voiture est ensablée pour de bon ! La voiture levée par un cric, nous mettons de gros cailloux plats sous les roues avant (motrices), ainsi que quelques autres sur le chemin à parcourir. Sous les regards médusés des locaux qui nous prenaient pour des imbéciles, nous nous dégageons. Avant de partir vers la méditerranée, nous faisons un saut à Göreme.

Gôreme signifie en Turc « Tu ne peux pas me voir ». Ce village est situé au creux d’une petite vallée et est donc invisible de loin. De plus, toutes les grottes offraient de multiples cachettes en cas d’attaque de la ville. Nous visitons. Gôreme a manifestement été aménagée pour recevoir plein de touristes. Des grottes troglodytes ont été transformées en hôtels, bars, restos, pensions, etc.

Au détour d'un arrêt: "il faut une photo de la voiture devant un dromadaire", des enfants viennent nous voir impressionés par notre bolide.

Ce que l'on peut apercevoir sur le bord de la route en Turquie !

Nous sommes conquis par l’offre d’un Allemand qui nous propose des chambres trois étoiles mais troglodytes, là où habitaient anciennement les gens de la région. 30 Millions de livres soit 20 € la nuit pour deux personnes. A ce prix il est impossible de refuser, surtout après avoir visité les chambres, magnifiques ! Nous nous payons la plus belle nuit de tout notre voyage. L’allemand nous fais la visite de la veille ville, après quoi on va terminer la soirée dans un bar/club bruyant.

Samedi 04 Octobre 2003  La Cappadoce: Göreme, Mazi

Intérieur et vue de notre chambre

Au réveil à 10 heures (saluons au passage l’exploit ! ), nous sommes subjugués par le paysage, que nous découvrons pour la première fois à la lumière du jour. Guillaume retourne sur ses talons, se frotte les yeux, mets ses lunettes, oui il est bien réveillé ! Nous avons droit à un copieux petit déjeuner, compris dans le prix de la chambre. Si vous voulez profitez de cette hotel disposant de tout le confort moderne dans une grotte, adressez vous à Bernd qui vous recevra dans la plus grande tradition hoteliere allemande: berndputz@yahoo.de

Sur les conseils de notre hôte, nous visitons ensuite le musée en plein air de Gôreme, assez cher, mais ça vaut le détour. Toujours sur les conseils de notre ami Allemand, nous nous enfonçons dans la Cappadoce et arrivons à Mazi, afin de visiter une cité souterraine.

Pose devant un autel dans la cité.

Le village est très pauvre, un guide local nous propose de nous faire visiter. « Vous ne paierez que si la visite vous a plût », nous annonce-t-il. Nous ne sommes pas déçus de l’aventure, et le mot est faible ! Le gouvernement turc a coupé l’électricité et la visite s’effectue avec des lampe torche aux piles pour le moins fatiguées. Cette cité, entièrement creusée à la main sur une dizaine d’étages, est une ville à part entière : église, salle à manger, dortoir, cachettes pour se protéger, postes de guet, systèmes de communication et de défenses, tout y est !

Nous grimpons une cheminée verticale longue de 15 mètres (sans exagération !) sans protection, de simples encoches  taillées dans la roche nous permettent de grimper. Nous ne sommes pas tellement rassurés.
Temple grec
Signes étrusques
Tombeau étrusque
Village de Mazi avec sa mosqué

Ensuite, nous visitons avec notre guide un temple grec creusé entièrement dans la falaise, ainsi que des tombes étrusques. Notre guide nous offre le thé, et refuse qu’on lui donne de l’argent. Dans son livre d’or, des gens ont écrit « J’espère que le gouvernement remettra l’électricité ! ». Tous ces routards ne se rendaient pas compte que la ville y gagnerait des grands hôtels, mais qu’à y regarder de près, les cheminées seraient fermées car trop dangereuses selon les critères touristiques européens. Notre guide est également la personne sui a préparé la grotte aux visiteurs (dégagé le sable), il serait sans doute remplacé par un diplômé d’histoire de l’art qui n’aurait pas la condition physique pour la moitié de la visite. Nous vous recommendons si vous passez par Mazi de vous faire visiter la cité et la ville. Vous pouvez ecrire à notre guide Isa Gavdar en anglais à l'adresse suivante: ihsancavdar@hotmail.com ou kenansahinso@turk.net ou encore par téléphone: 0384 365 50 58

On part vers le sud, adieu Cappadoccia ! La voiture fournie par Pieere fonctionne à merveille. Une fois arrivés sur la côte, on se plante de direction certaines villes ont deux noms, et évidemment celui qui est écrit sur la carte routière est différent de celui des panneaux ! On perd 100 km et une heure de trajet. On s’est tellement planté qu’on voyait déjà des panneaux douane pour le passage en Syrie !

On s’arrête pour manger sur une aire d’autoroute, très bon repas pour 15 M. On continue vers l’ouest, comme d’habitude, cherchant un hôtel. On s’arrête devant la grille d’une université. Le gardien est dans sa loge. Je descend et cours pour lui demander s’il y a un hôtel dans le coin. Le gars ne comprends rien à l’Anglais, comme beaucoup de Turcs. Heureusement, il comprend le mot OTEL et passe un coup de fil pour essayer de me trouver l’info. Au bout de 5 minutes, il me fait comprendre par gestes qu’il n’y a rien ici. On reprend la route, toujours suivant la côte vers l’ouest. 5 minutes plus tard, on voit sur la gauche une arche avec une enseigne dessus, avec « LIPARIS » écrit dessus. C’est un signe. « Vas-y !», je crie à Guillaume, curieux de voir ce dont il s’agit. On y va. A la loge, on trouve 2 turcs en uniforme de sécurité et Bruce Willis.

Si si, Bruce Willis lui même ! La preuve : il parlait Anglais et avait la même tête ! Bon d’accord, presque la même tête. Mais le nombre de poils sur le torse était identique, garanti. Bruce nous dit en assez bon Anglais qu’il a reconnu le doux bruit de notre didine de loin, car sa première voiture était une Dyane ! En fait, notre Bruce s’appelle B., est Hollandais, vit en Turquie dans une résidence pour riches grâce à la pension maladie qu’il touche à vie, a un total de 4 ou 5 petites amies en Hollande et en Turquie, et il a aussi quatre enfants et demie (il n’est pas sûr d’être le père de l’un d’eux…). Il nous propose généreusement de dormir chez lui, et nous acceptons. Il est manifestement en manque d’alcool, car il descend dangereusement notre bouteille de vodka. On voulait se faire un bain de minuit dans la méditerranée, mais on passe la soirée à discuter avec B. . On dort dans la chambre d’amis sur un gros matelas pneumatique bi-place.

Dimanche 05 Octobre 2003 Côte est méditerranéenne

Le lendemain on ne fait pas grand chose pour une fois, on glande sur la terrasse de son appartement et on va se baigner. B. se révèle très casanier et pire, raciste envers les Turcs. Sa compagnie devient pesante. On décide de passer une dernière nuit chez lui et de partir tôt le lendemain.

Lundi 06 Octobre 2003 Côte est méditerranéeenne Antalya

Evidemment, on se lève trop tard. B. nous fait un bon petit déjeuner et on part ensuite. Il est sympa et a ses bons côtés, mais il faut supporter de l'entendre cracher sur les Turcs à longueur de temps. On échange nos coordonnées pour le principe. D'ailleurs, il a du mal à nous trouver son numéro de téléphone car il ne le connaissait pas. Et à la sécurité de la résidence où ils étaient sensés avoir son numéro pour l'appeler en cas de problème, ils ne l'avaient pas non plus ! « Turkish people, you know… ». Adieu Bert !

Direction Antalya ! Ça fait du bien de reprendre la route ! On n'aura pas dû rester chez B., ça a été une perte de temps. Bah, tant pis !

On suit la côte vers l'ouest. Après environ 40 kms, on s'engage sur une route de montagne, des vraies montagnes russes turques ! Ça monte, ça descend et c'est plein de virages serrés avec de gros camions à doubler ! C'est tout un art, et j'apprends à conduire sur ce type de routes grâce à Guillaume, qui a plus l'habitude. Le principe en résumé : couper dans les virages en s'assurant qu'il n'y ait personne en face, changement des vitesses dynamique en fonction du terrain, limiter la perte de vitesse lors des fortes pentes, ne pas faire patiner l'embrayage, et aller le plus vite possible dans les meilleures conditions de sécurité, car on a 500 km à faire ! Waouuuuuu ! ! Une paille pour un véhicule déja conduit sur plus de 7000 kms!

Les freins n'apprécient guère ce traitement et le font savoir. Lors d'un virage serré pris à 50 km/h environ, j'appuie sur la pédale de freins et … elle s'enfonce sans résistance et la voiture refuse de freiner ! Comme dans ces films où le méchant a coupé les freins du gentil et que celui-ci se retrouve dans une forte descente sans freins ! Je pompe, c'est à dire j'appuie et relâche la pédale à fond plusieurs fois, et la pression revient juste à temps pour nous éviter de finir dans le ravin !

Le paysage est magnifique ! On monte sur les montagnes, et on admire la mer bleue tout en bas sous un soleil éclatant.

On arrive à Antalya et, histoire de prolonger la tradition, on se paume. On tourne plusieurs fois en rond en cherchant un otopark, à chaque fois on passe près d'une grande horloge illuminée. On trouve un hôtel à 30M avec breakfast et piscine ! Bien confortable. On sort boire une bière sur le port. On se repaume sur le retour malgré les indications données par le chauffeur de taksi de l'otel. Heureusement on avait pris une carte de l'otel, avec son adresse dessus !

Lundi 07 Octobre 2003 Altinyayla Altinyayka Pamukkale Izmir

Bon petit déjeuner à l'otel. On part vers midi. On veut passer par un petit bled et par une petite route pour gagner du temps. On ne trouve pas le bon panneau, donc on revient sur la ville. Nombreux détours, on se perd sur une route de montagne, au demeurant très jolie ! Cette fois on s'est perdu à cause des noms de ville, on a confondu Altinyayla avec Altinyayka ! Bref, notre chemin set trouvé alors que l'après-midi s'éveille.

Nous reprenons une route vers l'intérieur des terres afin de visiter Pamukkale, nous découvrons de fantastiques paysages que nous nous attendions pas à découvrir, inconnus de tous les guides.

Pamukkale, d'une falaise dévale des sources d'eau chaude entre 30 et 50°C, chargées de sels calcaires ont, depuis des milliers d'années modelé la montagne en une cascade de formes étranges. Comme partout les japonais sont très présents et prennent beaucoup de photos (image de droite).

Direction Izmir. Sur l'autoroute, quelqu'un nous observe. Il tourne autour de notre véhicule, puis se met à nous suivre. On s'arrête à une aire d'autoroute et la voiture se gare près de la notre. En descend un drôle de petit bonhomme d'une soixantaine d'années, parlant un peu Français avec l'accent turc. Il nous dit qu'il a vu la diane et qu'il voulait discuter avec nous et boire un thé. On y va. Halil, c'est son nom, est en fait mécano pour bateau et nous dit qu'à Izmir on pourrait trouver un garage où ils nous arrangeraient l'embrayage et les freins. On décide de tenter le coup, et d'effectuer les réparations sur place si les conditions sont intéressantes en temps et en prix. Halil nous dit que ça pourrait être fait en deux heures, mais on en doute un peu !

Halil nous guide jusqu'à Izmir et nous emmène dans un bordel où des femmes nous accostent. Halil se fâche avec l'une d'elle et on s'en va, après qu'il se soit fait plumer de plus de 100 millions de livres turques. On lui file 20M pour tenter d'apaiser la tension, et ça marche. Halil va ensuite faire une livraison de légumes a une de "ses amies" prostitué de son état qu'il emméne avec lui. On est partis pour aller manger un morceau ensemble mais on veut d'abord trouver un otel pour la nuit, et on compte sur Halil pour négocier les prix pour nous puisqu'il parle Turc. On en fait deux ou trois avant de trouver ce qu'il nous faut. Finalement Halil veut partir à son otel avec la prostituée alors on mange tous les deux dans un petit resto turc dans la rue. Dodo !

Mardi 08 Octobre 2003 Izmir Foça Çanakkale

On avait donné RDV à Halil à 10h30 mais comme d'habitude on est en retard. Par grave, car Halil l'est aussi, coincé dans les embouteillages. Surprise, dans sa voiture on retrouve la prostituée de la veille ! Halil nous emmène faire une livraison de courgettes, passe à son otel prendre ses affaires, et enfin nous montre le quartier des garagistes. On en fait quatre ou cinq où ils ont peur de faire le travail car ils ne connaissent pas bien ce type de voitures.

Finalement, dans un garage Citroën, le gars nous dit qu'il peut le faire pour 200M et pour le lendemain. Ce prix est correct (c'est beaucoup moins que ce qu'on aurait payé en France !), mais on est loin des deux heures annoncées la veille par Halil. On renonce donc et on s'en tient à notre plan de rentrer en avion.Halil veut qu'on mange ensemble mais on n'a pas le temps d'aller chercher des carottes, et nous n'apprécions guère la compagnie de son invitée. On dégage vers le nord vers 13h.

Chat de Foça; pour faire plaisir à Rémy.

On s'arrête manger à Foça, une jolie petite ville portuaire. Le serveur qui parle Anglais nous montre comment faire le turkish coffee. On repart vers le nord.

En route, nous sommes invités à boire le thé, comme par ces amis turques.

Pêche aux cartes postales envolées qui ont finit dans le port

Detroit des darnalles deuxième point (le premier étant le detroit du Bosphore à Istanbul)de contrôle entre la méditerranée et la mer noir. Ces deux détroits ont eut une importance capitale pendant la guerre froide.

Arrivée tard dans la nuit à Çanakkale, ville gardienne du détroit de Dardanelle. Tout de suite, la ville nous captive par son atmosphère. Nous sommes charmés par les défilés des bateaux qui relient la mer méditerranée et la mer noire ainsi que la Turquie asiatique et européenne. Nous rencontrons Bilge et Tuba qui nous promettent une visite guidée de la ville.

Mercredi 09 Octobre 2003 Çanakkale Ipsala

J'essaie de faire marcher la douche, à savoir faire coopérer la bonbonne de gaz avec le chauffe-eau. Rien n'y fait, l'eau reste froide et nous, sales. S'en suit tout de même une forte odeur de gaz et nous évacuons la « pensyon » pour que Guillaume puisse fumer sa cigarette sans tout faire sauter. Nous retrouvons nos amies de la veille. Bilge passe plusieurs heures à nous lire notre destinée dans le marc de café, tant dit-elle, notre personnalité est riche ! Nous nous demandons si Bilge, qui est présentatrice télé du journal local, parlera de nous ?

Nous devons repartir triste de laisser Bilge derrière nous. Un mini ferry est attrapé de justesse, le pilote ayant mis machine arrière pour nous permettre de monter à bord. Nous aurions tant voulu rester une nuit de plus. On retrouve cette bonne vieille Europe à la descente du ferry.

GR

Sans nous arrêter, nous entrons en Grèce à Ipsala. Hôtel pouilleux et paumé toujours sans eau chaude, mais cette fois on est courageux !

Vendredi 10 Octobre 2003 Traversé de la Grèce (Théssalonik Igoumenista)

On part vers 11h. On trace vers Théssalonik. Il n'y a pas vraiment d'autoroutes, juste quelques tronçons. Il est question de vendre la voiture en Grèce. On scotche un « For Sale » sur une vitre, avec nos numéros de portables indiqués. Evidemment, on s'attache rapidement à ces petites bébêtes qui fonctionnent si bien, surtout après un tel périple ! Rémy, décide de garder la voiture !

Route de montagne, nous somme presque certains de rater le ferry. Arrivée à Igoumenista vers 22h30. Nous nous arrêtons à la première agence pour les billets de ferry. Il y a un ferry qui part pour Brindisi à 23h30 ! On prend les billets en vitesse, et on monte à bord à 23h10.

Nous ne prenons pas de cabine car c'était trop cher (60€). On se lève pour acheter à manger et à boire et un couple de retraités allemands en profitent pour nous prendre notre place. Le salon est bondé et c'est la guerre pour trouver une place. On dort dans le salon sur un canapé près des toilettes (assez fréquentées à cause du bar à côté), et sous de puissantes lampes. Et une nuit pourrie en plus ! En tout cas pour moi. Guillaume possède l'irritante faculté de s'endormir n'importe où n'importe quand en 3 minutes chrono, le bienheureux ! Moi si je n'ai pas mon petit confort, c'est la nuit blanche ou plutôt noire assurée. Je ne suis pas le seul à être mal installé, et le spectacle de tous ces gens tordus dans tous les sens qui essaient de dormir malgré le manque de confort est amusant.

I

Samedi 11 Octobre 2003 Traversé de l'Italie (Brindisie Val d'aoste)

A 6:05 un type me tapote le pied droit fortement, en disant en Anglais qu'on est pas supposés dormir ici et que c'est l'heure du petit déjeuner. Pfouu, je commence à être fatigué ! Vers 6:30 je sors sur le pont pour voir le lever de soleil. Je me plonge dans la contemplation de la mer s'étendant à l'infini, les traces laissées par le bateau, la beauté du ciel dont la couleur change constamment. Enfin vers 6 :50, l'astre rougeoyant sort de la mer. Je l'immortalise ainsi qu'une ravissante jeune femme Suisse. Puis je retourne à l'intérieur, il est temps de secouer Guillaume ! Il dort toujours mais émerge de lui même à ma seule approche.

Coffee time, et on arrive à Brindisi (Italie)! Nous reprenons la route, vers le nord, vers Paris !

Alors que le compteur affiche 10000kms de plus qu'au départ, En fin d'après midi, tout d'un coup la voiture se met à tousser et n'avance pratiquement plus ! Je me range sur la bande d'arrêt d'urgence. Les hypothèses vont bon train : échauffement excessif (on roule depuis 7:30 ce matin presque sans interruption), les bougies, la bobine, carburateur (on a attendu la toute fin du réservoir pour faire le plein d'essence). On avance en mode tortue jusqu'à la prochaine station, à 1 km ! Sur place, un mécano serviable nous explique en Itaglais qu'il pense que c'est le carbu qui s'est encrassé. On vérifie quand même les bougies mais elles sont OK. Il nous dit d'ouvrir le carbu et de le nettoyer avec le regonfle-pneu, tout en écrasant le champignon. On s'attelle à la tâche avec dilligence et bientôt, un jet d'essence jaillit et arrose copieusement le moteur et nous avec. Après 5 ou 10 minutes, on estime que ça devrait être bon.

On essaie de repartir, et ça marche ! ! Le hic : au bout de 35 minutes, ça recommence… Une fois encore la chance est avec nous : la prochaine station est proche !

Alors, nous recommençons à nettoyer le carburateur, et cette fois le bougre comprend la leçon. Ouff ! !

Après avoir traversé toute l'Italie, on arrive à Aoste vers 23h. Comme pour la Grèce, on regrette de ne pas avoir plus de temps pour visiter. Mais non, nous devons être forts et braves et rentrer à Paris à temps, c'est à dire dimanche soir au plus tard car je bosse lundi !

Nous allons au resto car nous avons très faim, on n'a pas mangé grand chose de la journée. Pizza ! A Aoste, tous les gens à qui on s'adresse parlent Français ! Avec l'accent italien d'accord, mais c'est agréable d'entendre à nouveau parler notre douce langue après ces semaines de parlage Anglais.

Comme d'habitude même pour notre dernière nuit, c'est la galère pour trouver un hôtel, tout est très cher pour nous (de 60 à 90€) par rapport à ce qu'on a l'habitude de payer. On tourne, on tourne, et on se décourage vers 1:00 ou 2:00 du matin. On part vers Courtmayer, route qu'on avait prévu de faire le lendemain, dans l'espoir de trouver un hôtel moins cher en chemin. Puis on doit rebrousser chemin car on est bientôt à cours d'essence !

Nous retournons à Aoste, et on trouve une station. Elle est fermée, ce qui n'est pas étonnant vu l'heure tardive, mais accepte la CB 24/24. Mais ça ne marche pas, l'automate est buggé jusqu'à la moelle ! On trouve une autre station. Là encore, la carte bleue était sensée marcher 24h sur 24, mais les automates se sont passés le mot on dirait ! Etant donné le désespoir de la situation, on tente de glisser un billet de 10 € dans la bête pour l'amadouer. Ouf, la machine daigne ensuite nous laisser nous servir de l'essence ! Et un problème de moins !

Fianlement, nous tombons par miracle sur un hôtel à moins de 60 € (58 € !!) avec buffet au petit déjeuner. On prend ! On invite le réceptionniste qui s'ennuie à boire un chiwahwah (rhum emflammé à l'aide d'un sucre) avec nous, avant de se mettre au dodo.

Dimanche 12 Octobre 2003 Petit Saint Bernard Joinville le pont

Bon petit déjeuner, puis on lève le camp. Wow, c'est le dernier jour déjà ! 

On se refuse à emprunter le tunnel du Mont Blanc, trop cher. Et puis c'est beaucoup plus amusant de tenter de franchir le col du Petit St Bernard avec Didine !

Et Didine se comporte à merveille ! On se fait presque doubler par des cyclistes en train de cracher leurs poumons, mais au moins on le fait ! A mesure que l'on monte, de la neige apparaît. Arrivés au col, à près de 2300 m, tout est plus blanc que blanc. C'est magnifique ! On se prend un café en haut du col. Puis on va se faire une bataille de boules de neige en s'en mettant plein dans les chaussures, comme il se doit !

F

On prend des photos de Didine devant les panneaux Italie et France. Là on prend quelques photos pour deux Polonais, et ils nous rendent le service. Puis, il est temps de repartir !

Depaysement total, 4 jours avant nous étions encore baignés sous le par le soleil méditerranéen en Asie!

Nous descendons rapidement, Guillaume joue les choumareurs avec brio pour la dernière fois du voyage. On finit par rejoindre l'autoroute et de là ça va vite. On fait une pose chez Total et on en profite pour nettoyer le carbu encore une fois, car je trouve qu'elle a un peu le nez bouché. Lorsqu'on repart, on sent la différence : plus de patate et de vitesse, on atteint le 120-130 sur plat. Record historique ! Arrivés près de Paris, on retrouve nos chers bouchons qui, nous vous l'avouons, nous ont tant manqué. Je devais ramener Guillaume chez lui à Paris, mais on change nos plans pour ne pas passer la nuit dans les embouteillages.

On se rend chez moi à Joinville, et je dépose Guillaume au RER avec ses affaires. C'est bizarre de se séparer après 3 semaines de contact non stop ! On échange nos impressions sur le voyage, et on se promet de repartir pour une autre aventure dans quelques mois !

Pour nous, ce voyage a été vraiment magnifique, une découverte de plein de pays, des rencontres avec plein de gens différents, des paysages somptueux, et la liberté totale d'aller où on veut quand on veut ! Nous rentrons fatigués, mais la tête pleine de cartes postales et de bons souvenirs. Pour moi Rémy, ça a été une expérience très enrichissante. J'ai découvert le plaisir de voyager de cette façon, et je n'ai qu'une envie : REPARTIR ! 

Que d'aventures vécues, 10500 kms en 22 jours, un budget seulement équivalent au SMIC par personne voiture comprise. 10 pays traversés, presque 11 nous n'avons pas eut le temps de nous arréter dans la petite république de San Marin en Italie.

Amis internautes nous espérons que vous avez aprécié lire ce récitet que vous souhaiterez partir pour de beaux voyages. Rien n'est plus simple il suffit de rencontrer des gens comme Pierre et de.... PARTIR.

Quant à moi Guillaume, c'est déjà mon deuxiéme voyage le premier est relaté dans la rubrique expédition; en relisant notre carnet de route afin de préparer ce récit beaucoup de mes souvenirs me reviennent; l'envie de repartir me gagne à nouveau. Quel sera le prochain arrêt: Enfin Moscou ?

Guillaume Anfroy & Rémy Bulvestre

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